Des images qui chuchotent

J'entends des voix. Une voix pour être plus précise. En plus, cette voix, elle chuchote...avec un accent français. Je déconne, évidemment, j'entends rien.

C'est que je me suis mise à fantasmer que mon gym offre un forfait Alain Goldberg. Comme d'avoir un entraîneur privé, sauf que c'est un commentateur privé. Il te suit dans ton entraînement en décrivant (en susurrant) tes moindres gestes. Je suis persuadée que Goldberg trouvait de quoi d'inspiré à dire même si tout ce que je fais c'est de marcher sur le tapis roulant.

Sans blague, la barre était haute, mais, depuis deux jours que je l'écoute décrire les couples au patinage artistique et vraiment, il se surpasse. On pense toujours qu'il a franchi la limite, mais non...y'a les poètes et il y a Alain Goldberg.

Entendre ça et mourir...

«Quand le patinage devient la vie...ou presque.»
«On n'est plus sur la patinoire, on est littéralement au-dessus de tout, tellement c'est beau.»
«Formidable! Il embrasse la glace...cette surface qui ne l'a pas trahi!»
«Ils semblent courir vers le podium.»
«Nuance...nuance...nuance d'esprit, nuance de sensation...»
«Oui!!!! Ils sont en train de faire un sans faute Michel! Ils écrivent une nouvelle page.»
«La surface était maculée...et puis ils ont laissé leur trace...dans l'histoire.»

Pour encore plus d'effet, répétez ces phrases en chuchotant...et en regardant ces images (en bas). Parce que si Goldberg nous en met plein les oreilles, les patineurs, eux, nous en ont mis plein la vue avec leurs "suits". (Pour éviter les risques inutiles, s.v.p., regardez à travers une boîte de chaussures.)




Remarquez que la fille, Yuko Kavaguti, porte un diadème sur la tête et qu'un subtil cygne est brodé dans sa robe. Des plans pour irriter les défenseurs des animaux qui ont déjà pris en grippe le patineur américain Johnny Weir, qui avait de la vraie fourrure sur son one-piece et qui a du se résigner à la remplacer par de la fausse pour la compétition...Dans un communiqué, il a indiqué avoir reçu des lettres de menaces qui laissaient sous entendre que ses apparitions sur glace pourraient être perturbées s'il s'obstinait à porter son costume en fourrure de renard.

Comme disait le commentateur de CTV l'autre soir, à la vue du duo ukrainien Stannislav Morozov et Tatiana Volosozhar (ceux qui sont déguisés en capitaine cosmos en haut à droite):

«You can't show off at the Olympic Games dressed like that. This is a sport, it's not a carnaval.»