Mon suit strech en lycra turquoise, mes sous vêtements sans coutures (pour un maximum d'aérodynamisme) et ma passe V.I.P. pour le comptoir All-You-Can-Drink sur Crescent sont prêts pour le week-end. Vroum, vroum. Je suis même prête à découvrir la nouvelle saveur de bière que Molson va essayer de nous vendre dans un kiosque avec de la paille style Hawaï au coin de la rue fermée, juste à côté de la fille qui donne des smoothies gratuits, de la madame qui nous donne des stylos en échange d'une demande pour une carte de crédit Desjardins machin et du propriétaire d'une Austin du temps de la Guerre froide exposée à côté des Minis dernier cri.
Montréal, Monaco, Pneus Touchette...pareil. Jme demande comment les garagistes célèbrent le Grand Prix. Non, mais ils doivent quand même avoir des papillons. Ronald doit avoir du mal à enfiler sa chienne: c'est SON événement. La fois dans l'année où les voitures sont en vedette. En fin de semaine, c'est lui, la star du quartier. Tout le monde doit lui demander des références?
Moi, aujourd'hui, je lui ai demandé s'il connaissait Jacques, ou s'il avait connu Gilles. Ou s'il était autrefois, un intime de Mr Pennzoil. Si sa bru c'était Danika Patrick. Mais, les garagistes ont ça en commun: ils sont humbles. Des travailleurs de l'ombre, discrets. Alors...il a fait comme si...mais moi je sais qu'il est l'intime de Bernie et de tout ce monde là. Tout est connecté dans l'univers, Ronald est à deux taches d'huile des paddocks.
Je lui ai confié ma Mazda. 2001. Un beau brin de fille, déjà éprouvée par une chenillette de trottoir qui lui a laissé une belle morsure. Moi je dis que c'est une histoire d'amour qui a mal viré.
Aujourd'hui, donc, je lui ai offert des nouveaux amortisseurs. Grand Prix, gros prix. Mais! Ce sont des chucks Louboutin, comme les souliers. C'est d'un chic! Et c'est sans bruit...chic et silencieux. Beaucoup plus pratique pour surprendre mes victimes le soir, les phares fermés. Ou rôder la nuit dans Outremont.
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