12.02.2014

Un bon journaliste fait de bonnes critiques


Une affirmation étonnante, mais de plus en plus vraie... du moins, dans la tête du grand public bombardé de promotions et de "vantage" commandité par l'agenda culturel.
Sans avoir la prétention de faire des critique justes (je peux toujours me tromper, c'est l'ADN de la critique), je trouve amusant de recevoir ce genre de message sur Facebook.

Daniel ....
Quelle critique de merde sur le spectacle de J.F.Mercier....Tant qu'à écrire des torchons pareils,reste donc chez-vous pis regarde Virginie.....pis ça se dit journaliste.....


Pauvre monsieur. 5 ans qu'il pense que 30 vies c'est Virginie, que le Vieux Havre, c'est Sainte-Jeanne-d'Arc. Mais ce que je lis entre les lignes, c'est que Daniel cherche simplement à m'aider à m'améliorer. Alors je lui ai écrit. 

Bonjour! Je crois, sans vouloir vous froisser, qu'une dimension du travail de journaliste vous échappe, de la même façon que la programmation de Radio-Canada vous échappe. D'abord, Virginie n'est plus en ondes. Ensuite, je me demande...en quoi faire une mauvaise critique d'un spectacle vous permet de sauter à la conclusion qu'une personne est une piètre journaliste (je dis piètre car dans votre formulation, c'est un peu ce que ça laisse supposer) ? Est-ce que je dois conclure que les bons journalistes sont ceux qui font exclusivement de bonnes critiques, même si le spectacle observé présente des lacunes évidentes? Il me semble (en fait c'est ce que j'ai appris chez Quebecor, Cogeco et Radio-Canada) qu'un journaliste est appelé à faire de bonnes et de mauvaises critiques, en autant qu'il ou elle justifie ses affirmation. C'est ce que j'ai fait. Mais au cas où, puisque vous semblez si bien comprendre ce métier, et puisque je ne suis pas certaine de comprendre ce que vous me reprochez puisque vous ne m'avez pas pointé d'exemples, pouvez vous m'expliquer en quoi ma critique du spectacle de Monsieur Mercier est un torchon? D'ailleurs, j'aimerais savoir aussi où vous avez "lu" ma critique...car vous dites "Tant qu'à écrire des torchons pareils"...mais il serait surprenant que vous m'ayez lue, puisque je travaille à la radio. Quelqu'un signe peut-être des textes en mon nom sans que je le sache... Merci beaucoup de m'aider à m'améliorer.
Bonne journée,
Pascale

11.29.2014

TCTP


"TCTP", c'est l'acronyme qu'on a inventé dans ma famille pour parler des "ti-couples" hors-catégorie: des "ti-couples thermopompe".

Ce n'est pas nécessairement un compliment, pas plus qu'un reproche. C'est ni-bien ni-mal, comme la margarine, je n'ai pas trop d'opinion là-dessus. De la même façon que je ne sais jamais vraiment quoi penser ni comment livrer mon avis quand un spectacle d'humour ne me fait pas rire parce que je ne suis pas son public cible.

Embêtant... Car ça me contraint à sortir une grille d'analyse, plutôt froide, au lieu de rester assise et passive en attendant que le gars ou la fille en avant prononce la formule magique pour euthanasier ma raison et laisser vivre mon émotion.

Est-ce que c'est bien livré? Est-ce qu'on s'est contenté ou on a travaillé (à tout le moins, semble-t-on avoir travaillé)? Est-ce que c'est drôle? Est-ce que c'est gratuit et méchant? Est-ce bien structuré? Y'a-t-il un fil conducteur pertinent? Est-ce qu'on se répète? Est-ce que c'est valable pour un premier spectacle? Est-ce que la personne dépasse le niveau qu'elle a elle-même installé à son précédent spectacle?

Mais la question qui prime avant tout, dans l'absolu: est-ce que c'est drôle ? Avec le temps, quand se termine la saison des premières d'humour, même s'il est toujours difficile de répondre à la question, il y a une chose qui demeure constante: la réponse à la question n'est jamais "C'est drôle pour tel ou tel public, mais pas drôle pour celui là".

La réponse, qui est en fait devenu une certitude, c'est qu'à chaque année, même si tous les goûts sont dans la nature, même si le public est hétéroclite, il y a toujours un spectacle qui fait l'unanimité. Quand le critique cesse de noter dans son calepin et se recule sur son banc... quand la madame n'a plus assez de cuisses pour se taper dessus et emprunte celles de son voisin... quand la salle rit à l'unisson donnant la même impression qu'un conventum de motards qui attendent à un feu rouge... bref, là, c'est drôle.  

C'est drôle quand tu sors de la salle, quand t'es le lendemain, la semaine qui suis, et que t'es encore habité par ce que t'as vu sans pour autant pouvoir décrire pourquoi "c'était tellement drôle". Que t'as l'air d'un fou ou d'une folle en faisant des "insides" avec les gens qui ont vu le show en même temps que toi il y'a déjà un mois de ça.

C'est sans doute ce qui explique pourquoi dans les galas, on célèbre le Meilleur spectacle plutôt que le Spectacle le plus drôle. Parce que c'est difficile d'évaluer le "C'est drôle, mais je sais pas pourquoi je ris!", parce qu'on garde en tête que tous les goûts sont dans la nature que, drôle ou pas, on doit sortir la grille d'analyse, froide et catégorique quand vient le temps d'évaluer un spectacle.

1.15.2014

La game vient de changer


En visionnant Les jeunes loups j'ai pu comprendre comment se sentait un joueur de hockey qui écoute Lance et compte. Ça ne vient pas de moi, mais de Mathieu Bélanger, un journaliste qui travaille au Droit. Sauf que Mathieu a mis le doigt pile poil dessus.

Avais-je la prétention de connaitre quelque chose au hockey? Aux grosses maisons? Aux policières à grosses boules qui font des parties à trois avec Peter Miller? À quoi bon être de mauvaise foi: valait mieux laisser vivre et mourir les répliques de Lance et compte en souriant.

Mais Les jeunes loups? Sérieusement. "La game vient de changer" "Pense internet Paula"... Je revendique un bon vox-pop dans les #jeunesloups , un topo météo et une chronique "Où vont vos impôts" mettant en vedette un commissaire qui gaspille l'argent de l'école pour boire du vinier. Bref, un peu de réel dans ce journal virtuel, parce qu'en ce moment, le mot cliché veut changer de nom tellement c'est plein de clichés. 

Il y a cependant du positif. Jouer à qui joue qui, comprendre, chercher les collègues et personnalités médiatiques qui ont inspiré les personnages. Se souvenir que l'inspiration se retrouve toujours dans la longueur de bras de celui qui tient le clavier. 


Si j'écrivais une série, par exemple, sur les coulisses de la télé et que mes acteurs et actrices étaient des chiens. Ça se pourrait, certains chiens apprennent à danser et jouer du piano. D'autres au poker. J'ai même déjà vu des humoristes apprendre à jouer le drame. Tout est possible. 


Donc, mes jeunes loups à moi seraient des chiens. Ce qui est encore plus logique quand ton titre c'est "Les jeunes loups". Évidemment, j'aurais plusieurs Grands Danois dans ma salle de rédaction: des baveux qui se fatiguent vite et qui ne sortent pas dehors en cas de mauvais temps. Les bibelots de la salle. J'aurais aussi des carlins, des licheux professionnels. Il en faut, car autrement, il n'y aurait jamais personne ne promu au rang de chroniqueur ni de directeur adjoint. Lise Ravary, tiens, ferait un merveilleux carlin. On dit aussi pug. 


Quand au lévrier afghan (les Afghans c'est toujours d'actualité à Montréal), il aurait un rôle de premier plan. Seuphie Durocher: une grande blonde qui pose et qui dit comme son maître... ou son aspirant.

Patrick Lagacé? Un dachschund (teckel, chien "soucisse") Attention, on dit que " Il ne faut cependant pas les laisser sauter de très haut pour éviter les blessures dorsales".

Benoit Dutrizac? Pitbull. Marc Cassivi: Braque de Weimar. Paul Arcand: Saint-Bernard. Denis Lévesque: Poméranien. Claude Poirier: Claude Terrier.

Martin Leclerc, Marc Denis et leurs comparses des sports: des greyhound athlétiques. Sauf Dave Morrissette. Lui, c'est un bichon maltais. Il saute, il jappe, il joue, mais on n'arrête pas de l'aimer.

Au showbizz? Des cavaliers king charles. Ok, ok... personne connaît ça, sauf ma mère. De toute façon, C'est beaucoup trop racé pour le showbizz. Comme si on demandait à un coton de Tuléar d'interviewer la royauté. Donc... pour le showbizz, un caniche toy.

On a un show qui coûte cher en moulée, mais on a un show quand même. Les jeunes chiots loups.




1.14.2014

La chronique sentimentale


Allo...
Allo?...??
ALLOOOOO!!!!

Aux abonnés absents depuis un certain temps, j'étais occupée ailleurs à développer mes compétences transversales. J'ai aussi eu une révélation, devant l'avalanche de blogues, de billets d'opinion et de cette tendance d'avoir à donner à tout prix son avis sur tout, peu importe si le sujet nous concerne où on y connait quelque chose.

Ma révélation: on s'en contre fiche de ce que tu penses. On s'en fiche de ce que je pense.

Cela étant dit, estime-toi chanceux, ou pas, de tomber sur ce que j'écris. Je ne ferai pas de publicité, je ne demanderai pas à quiconque de relayer le tout. Tout ce que je cherche ici, c'est une façon de d'apprivoiser à nouveau un métier que j'ai jadis exercé*, écrire, et que j'ai abandonné de façon subite. Un genre de coït interrompu. Comme tout le monde tente de trouver l'orgasme en pianotant ces jours-ci, avec le sac plein de superlatifs, j'embarque aussi dans la pandémie.

La chronique sentimentale, c'est la H1N1 de 2014.

Tousse, tousse,
Atchoum.

*ça y est, j'ai fait ma première faute de participe passé après seulement deux paragraphes...ni vue ni connue, j'ai eu le temps de corriger le tout avant de publier. Voilà bien la preuve que mes gros doigts se sont empâtés)

6.03.2013

19-2


Soumission au prochain script de 19-2:

C'est une fois deux gars qui voulaient rentrer dans la police.

La police s'est tassée.

Ils sont rentrés dans PODZ.


2.20.2013

Russian Wife Cheap Price

Je me moque souvent de mon copain en disant que je suis sa "russian wife cheap price". Qu'il m'a eue dans une vente de magasinage des fêtes et que je "do laudry but no dishes".

Une de mes anciennes amies vient de me retracer et de m'envoyer un beau message. Son anglais have improved.

Good day

People say that I am honest and straight lady. I say that I am serious and
realistic when I have to and full of fun and jokes when the time is right.
To my friends and the ones I have at my side, I give myself completely and
unconditionally. I expect though the same in return. I hate lies and "dirty
games" in a relation and I do not care about people who pretend to be
something they are not.
I know that you are and will be serious and sincere about our communication.
If you are interested, express your thoughts at http://www.agusti.in/
in your answer and I will be happy to tell you more about me.

Bye

Di A.

Le striptease de Louis-José Houde

La semaine dernière avait lieu la première du nouveau spectacle de Louis-José Houde.
C'était ben bon, mais ça m'a laissée songeuse: est-ce que ce gars-là est heureux? Je pense bien, même s'il donne l'impression qu'il voudrait vivre dans son passé ou passer vite sur cette période de sa vie pour vivre une retraite à la manière des baby-boomers. C'est peut-être justement parce qu'il est dans l'entre-deux qu'il peut écrire là-dessus. Et puis, ça reste un show d'humour, c'est fait pour rire, pour le reste, on en fait ce qu'on veut. Au fond,  peut-être que je fais de la projection.

Voici donc ma critique, telle que publiée sur le site web de mon ami Phil Rezzonico.

Les heures verticales: le striptease de Louis-José Houde.


Il fait parfois bon s’arrêter pour faire le point, réfléchir à ce qu’on a été, ce qu’on devient et qu’on souhaite devenir. C’est à ce genre de pause que nous convie Louis-José Houde pour son troisième one man show, Les heures verticales.
Par Pascale Lévesque
Un spectacle très drôle, mais surtout très bien construit en crescendo où l’on s’attaque d’abord à la surface pour finir par atteindre une certaine profondeur. Un forage suffisamment creux pour que la matière qui s’en dégage laisse une empreinte, même quelques jours après avoir assisté à une représentation.
Qu’on se comprenne, Louis-José Houde ne nous invite pas à une séance chez le psy, mais à un exercice de réflexion qui nous fait tantôt rire du ventre à s’en taper sur les cuisses, tantôt du cœur…
Car visiblement, on sent que la gamin d’autrefois a senti le besoin de faire le point sur ses 35 ans, âge charnière s’il en est un. « Martin Luther King a prononcé son célèbre discours I have a dream à 34 ans… Ça met une légère pression! », pour paraphraser l’humoriste.
Se tenir debout
Pour bien comprendre, il faut d’abord en venir au titre, car c’est là que se trouve l’essence de 90 minutes d’humour sans entracte. Les heures verticales, comme l’explique Houde d’entrée de jeu, ce sont tous ces moments de la vie où il faut se tenir debout. Difficile ou non, vaut mieux adopter cette position pour y faire face.
Vous l’aurez deviné, la façon la plus facile qu’a l’humoriste de se tenir debout, c’est de faire des blagues. Beaucoup. Pas pour rien qu’on parle d’un « stand up comic ». C’est donc ainsi, dans un feu roulant de gags, dans la forme la plus classique de l’humoriste, qu’il survole les premiers thèmes de son spectacle.
« Un premier signe que tes parents vieillissent, ils perdent la mémoire des noms, des noms de vedettes. « Louis-José, c’est qui le chanteur? Ben oui, tu le sais… le chanteur qui chante!» Mario Pelchat? « Non, l’autre! »
De quoi renouer avec le Louis-José des débuts. Cabotin plus souvent qu’autrement, il livre un long préambule d’observations sur la disparition des cassettes, l’esclavage, ses souvenirs de famille, sa grand-mère en perte d’autonomie, ses parents qui vieillissent, ses 35 ans… Comme quoi, tout passe trop vite : « Tu te penches à 19 ans pour attacher ton soulier, tu te relèves, t’as 35 ans! »
Le striptease
Il y avait de quoi se taper sur les cuisses, certes, mais le meilleur restait à venir. Comme s’il avait fallu à l’humoriste ajouter toutes ces couches de gags avant de se mettre l’âme à nu. En d’autres mots, Louis-José nous fait un striptease à l’envers.
Résultat; un humoriste à son meilleur, capable de se raconter tout court sans sentir le besoin de puncher aux deux lignes. Un artiste qui touche en plein cœur le public en racontant comment il admire les babyboomers, et par ricochet ses parents, pour leur capacité à prendre la vie du bon côté : qu’il s’agisse de sa mère heureuse de partager la piste de danse avec lui et qui croit lui avoir fait le mauvais coup du siècle en lui servant la plus petite portion à table, ou de son père heureux de rire de sa propre « blague de mononcle ».
Bref, en nous faisant entrer dans son intimité, en étant capable de faire émaner de son écriture toute la tendresse et l’affection qu’il éprouve envers ses parents, Louis-José Houde est capable de donner une autre dimension aux rires de la salle.
Le vide
C’est encore plus vrai lorsqu’il il aborde le sujet de la rupture amoureuse, se disant incapable de faire face à une autre séparation… Énumérant toutes les raisons superficielles qui l’ont motivé à mettre fin à ses  relations, il réalise à 35 ans, qu’une maison vidée d’une douce moitié, c’est une maison vide.
« Si vous survivez à une visite chez Bouclair pour acheter des rideaux, que vous trouvez le moyen de faire deux blagues et de rire, c’est que c’est le bon! », conclura-t-il, en ajoutant que l’«ailleurs » dans la phrase « aller voir ailleurs », n’existe pas.
Bref, deux beaux numéros prétextes à célébrer cette capacité de s’amuser avec simplicité, à apprécier la vie pour ce qu’elle nous donne sans être envieux de ce qu’elle ne nous a pas donné.
Alors, fallait-il passer par autant de cabotinage pour en arriver là? Était-ce nécessaire de nous mitrailler de toutes ces blagues de surface avant de plonger? Peut-être pas autant.
À moins que ce choix artistique fasse aussi partie du concept, soit un spectacle à l’image de la vie, où il faut souvent passer par certains détours et faire du surplace avant d’en arriver à l’essentiel.