12.04.2010

Quand ta beauté te fait devenir mannequin d'un jour


Mannequin d’un jour ou mannequin toujours ?

La question se pose depuis que la participation d’une concurrente professionnelle au concours amateur de beauté du Journal de Montréal m’a interpellée le week-end dernier.

J’en parle parce que j’ai été la rédactrice attitrée de Mannequins d’un jour pendant presque trois ans…et j’ai toujours gardé un œil sur le concours depuis. Ce qui m’a fait remarquer, en visitant la page facebook officielle de l’édition 2010 (oui, car je ne lis pas le JDM), que la participation en finale d’une candidate dans la catégorie 20 à 29 ans avait provoqué une discussion assez musclée entre les internautes. Dont les commentaires, vous le devinez, ont été « épurés » au fur et à mesure…mais bon, on ne peut pas blâmer une organisation de se protéger de la diffamation.

La coupable ? Julie Ferland. 21 ans. La jolie blonde est tellement….jolie, justement, qu’elle gagne en partie sa vie grâce à ce talent. Oui oui. Notre mannequin d’un jour est en fait une mannequin toujours. Elle est même inscrite comme membre stagiaire à l’Union des artistes dans cette catégorie. Manipulatrice s’ajoute aussi à ses « métiers » dans sa fiche. Pour vrai.

Ah oui, j’oubliais. Julie Ferland a déjà été BEAUTÉ au BANQUIER

Qu’importe, car là n’est pas la question, ou le problème. On ne peut pas empêcher un cœur d’aimer pas plus qu’une jeune femme de vouloir prendre tous les moyens qu’il faut pour atteindre ses objectifs de carrière. S’il avait fallu que Stéphane Laporte et Julie Snyder ne repêchent que des candidats qui n’avaient jamais chanté ou tenu un micro entre leurs mains dans un karaoké pour prendre part au concours amateur de Star Académie, nos dimanches soirs auraient été bien pénibles.

Rien n’empêche un individu de soumettre sa candidature à Mannequins d’un jour, mais le hic, ici, c’est que Julie Ferland a été sacrée finaliste dans la catégorie 20-29 ans. Donc sélectionnée par le Jury du concours, « composé d'au moins douze (12) représentants du Journal de Montréal, du Journal de Québec et des autres partenaires associés au concours », tel que stipulé dans les règlements officiels.

Et que bien qu’on ne sache pas si elle sera des six grandes lauréates, elle a déjà un peu gagné…devant les milliers de « Madames Tout le monde» pétards de leur communauté : Julie Ferland et sa concurrente directe, ainsi que les autres finalistes (deux par catégorie d’âge, soit 12), étaient les invitées d’un séminaire beauté dans un hôtel la fin de semaine dernière, alors que le concours passait à une étape supérieure. À l’issue de ce week-end, les juges allaient décider des gagnantes (qui remportent un voyage-tournage mode dans le Sud) qui seront dévoilées dans le gala final en janvier à TVA.

Il n’y a rien dans le règlement qui interdise à un mannequin d’expérience ou membre de l’UDA de participer. Mais j’ai un malaise. Si j’étais parmi ces femmes qui ont soumis leur candidature et qui n’avait pas été repêchée dans la catégorie 20-29 ans, je serais fâchée. Très en colère, même, de cette fausse représentation. Car c’est comme ça que je le percevrais.

Ce qui me pose problème, c’est que l’esprit du concours ici est trahi. Mannequins d’un jour, le nom le dit, a été créé il y a plus de 15 ans dans le but de permettre au belles Québécoises de toute origine, âge et milieu de goûter au moins une fois dans leur vie au jet-set et glamour de la vie de mannequin. En tout cas, c’est ce qu’on prônait à l’époque où j’étais impliquée dans le concours.

Or, on peut présumer qu’une femme qui a déjà ce plaisir dans sa vie courante – comprendre qu’elle a assez de métier pour faire partie d’une agence professionnelle et qui a assez de métier pour être Beauté au Banquier – n’est pas exactement cette Québécoise à qui le concours s’adresse.

De là, on se demande pourquoi, entre les milliers de candidatures, le Jury n’a pas pu choisir une autre finaliste ? D’autant plus qu’en choisissant quelqu’un d’autre à la place de cette mannequin, ils évitaient des suspicions logiques quant à l’honnêteté du processus de sélection. Le règlement dit «Sous réserve des conditions prévues aux présentes, ce Concours est ouvert aux femmes âgées de 14 ans et plus en date du 24 octobre 2010 (…) à l'exception des employés, agents et/ou représentants du Journal de Montréal, le Journal de Québec, de tous les partenaires reliés au concours, d'entreprises de distribution ou sociétés qui lui sont affiliées, agences de publicité ou de tout intervenant relié au Concours (…) ».

Même si la concurrente n’est pas une employée de TVA – sur sa fiche on peut lire qu’elle est technicienne en radiologie – on peut penser que ses deux contrats de pigiste au Banquier la placent dans une position questionnable, puisque c’est aussi TVA qui diffusera le gala en janvier prochain. Ça a l’air de ce que ça a l’air, même si ce n’est pas ça… Ne me faite pas croire qu’il n’y avait pas personne s’assez cute dans le lot pour la substituer à cette jeune femme !

J’ai peur de comprendre, si cela s’est fait sciemment (on m’a rapporté que l’équipe de Mannequins était au courant pour Mlle Ferland et ne voulait pas ébruiter l’affaire sur place le w-e dernier), que le Journal de Montréal se fout un peu de ses lectrices…

1 commentaire:

  1. Wow, je n'étais au courant de cette controverse. Ce n'est pas honnête du tout!

    Joli blog en passant, je viens de le découvrir

    Alexandra

    RépondreEffacer